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Google Penguin : détecter et réagir

Lucas Perrosé . 27 novembre 2014
Les professionnels du référencement sont de nos jours régulièrement confrontés à un animal venu tout droit de la banquise…  une phrase d’autant plus d’actualité aujourd’hui, à l’heure ou le pingouin semble faire son grand retour après un an d’absence. Depuis son premier lancement en avril 2012, l’algorithme Penguin (manchot, ou pingouin) de Google s’attache en effet à sanctionner les sites ne respectant pas les directives du moteur de recherche en termes de création de liens. Ce pingouin pas comme les autres est à l’origine de nombreuses rumeurs et théories se propageant à travers blogs et forums, semant l’incertitude et le doute avec une efficacité redoutable… en effet, à moins d’avoir subi une pénalité manuelle et d’en être directement averti par le biais de la messagerie « Google Webmaster Tools », un référenceur ne peut pas être sûr à 100% de la présence d’une pénalité Penguin, laissant ainsi une grande place au doute. Le référenceur se retrouve donc obligé d’effectuer une véritable enquête afin de découvrir les raisons de la disparition d’un site dans les premières pages de Google. Dans ce contexte, certaines personnes peuvent ne pas comprendre pourquoi leur site perd des positions, et se retrouvent ainsi dans un véritable brouillard, ne leur donnant que très peu de chances de remonter… Un travail d’investigation digne de ce nom doit alors être effectué. Ce dernier demande de la dextérité, mais aussi de la patience, car si votre site s’avère bel et bien sanctionné, il pourrait mettre un certain temps avant de rebondir. Mieux vaut éviter de faire confiance à l’inspecteur Clouseau pour enquêter sur votre site internet… (« La panthère rose » de Blake Edwards) Votre site a récemment perdu des positions sur Google, et semble avoir du mal à remonter la pente ? Peut-être auriez-vous intérêt à partir sur les traces du pingouin… mais quels sont les indices pouvant laisser croire à une intervention de l’animal ?

Sur les traces du Pingouin : quels indices rechercher ?

Les « anciens » du seo se rappellent bien entendu des grandes vagues de sanctions venant de l’équipe anti-spam de Google afin de lutter contre les liens jugés artificiels : en avril 2012 et en mai 2013 notamment, la mise à jour de l’algorithme Penguin avait laissé de nombreux sites sur le tapis. Il faut dire que certains de ces sites sanctionnés l’avaient bien cherché, leurs référenceurs refusant obstinément de se repentir, continuant ainsi leur utilisation abusive d’annuaires et autres sites de communiqués de presse, et allant jusqu’à mépriser les sirènes des référenceurs white hat L’avertissement d’un white hat SEO peu avant la mise à jour de 2012 ? (« Tintin et l’île Mystérieuse », Hergé) Il peut donc être pertinent de mettre en corrélation la date ou votre site a commencé à perdre ses positions avec les dates de mises à jour de l’algorithme. Si le site a perdu de nombreux positionnements en avril-mai 2012, mai 2013, octobre 2013, il peut s’agir d’un indice laissant penser qu’il a été détecté par la mise à jour, et n’a pu passer entre les mailles du filet… Le pingouin semblant par ailleurs être de nouveau à nos portes à l’heure ou cet article est rédigé (octobre 2014), une chute intervenant d’ici la fin de l’année pourrait également être significative… L’outil SemRush offre des informations très intéressantes sur l’historique du positionnement d’un site… ce dernier a déjà été dans les premières places sur un mot-clé concurrentiel, et semble aujourd’hui ne plus pouvoir dépasser la 2ème ou 3ème page malgré les nombreux liens de qualité que vous lui envoyez ? Ne serait-il pas tout simplement frigorifié par le froid de la banquise ?… Une chute de trafic estimée à 75% par SemRush en mai 2013 : le pingouin n’y est sans doute pas étranger… (les estimations de SemRush restent toutefois à prendre avec précaution). De nombreux sites peuvent être victimes d’une stratégie de référencement employée il y a de ça plusieurs années, qui s’était révélée efficace à l’époque mais qui est aujourd’hui bien plus toxique qu’autre chose… En effet, Google est devenu de plus en plus exigeant en ce qui concerne la qualité des liens pointant vers un site : des liens qui étaient bons pour le référencement il y a cinq ans peuvent aujourd’hui être la raison d’une chute dans les résultats de recherche ! Et ce n’est sans doute pas la mise à jour prochaine qui devrait contredire cet état de fait… Dans un premier temps, il convient donc d’axer votre recherche (via des outils comme Ahrefs ou Majestic SEO) sur les liens possédant des ancres optimisées, une cible qui s’avère de plus en plus facile et privilégiée par l’animal de la banquise. Si vous remarquez que votre site possède bien plus de liens avec des ancres optimisées (exemples : assurance, assurance auto…) que de liens avec des ancres désoptimisées (exemples : Groupama, Groupama.fr…), ou encore de nombreux liens en footer/sidebar, la piste du Pingouin est alors à envisager sérieusement. Attention aux liens toxiques !

Search and destroy ?

Dans cette situation, il est alors urgent de repérer les liens suspects, et d’estimer leur pertinence (la thématique de votre site est-elle en rapport avec le sujet de la page sur laquelle vous avez un lien ?). Par ailleurs, vous pouvez également vérifier si les sites en question donnant un lien vers votre site sont bien référencés par Google. Si ce n’est pas le cas, c’est mauvais signe, car cela signifie que vous possédez un lien sur un site très mal vu par Google (ou, dans le meilleur des cas, ignoré). Dans tous les cas, gardez bien à l’esprit qu’il n’y a sans doute rien de plus dangereux qu’un lien optimisé sur une page abordant un sujet n’ayant aucun rapport avec votre site… « Search and destroy » : un morceau des Stooges au titre particulièrement adapté Une fois la liste des liens jugés dangereux établie, il faut alors faire son possible pour les supprimer : en contactant les responsables des sites (ce qui n’est pas toujours simple, ces derniers pouvant être peu réactifs ou rechigner à retirer des liens…), ou en accédant à votre espace de gestion si vous avez un compte sur le site…  Toutefois, mieux vaut dans ce cas de figure supprimer les liens petit à petit, une perte soudaine et importante de liens pouvant être interprétée négativement par l’algorithme de Google. Et si supprimer ces liens s’avère trop compliqué, ou qu’ils se trouvent être trop nombreux, il convient alors de s’orienter vers la solution du désaveu de liens… (même si de notre avis il est préférable de choisir cette option en dernier recours).

D’autres pistes que Penguin ?

Bien entendu, l’algorithme Penguin peut ne pas être le (seul) responsable des difficultés de votre site à bien se positionner sur les moteurs de recherche. Si le site en question est confronté à une concurrence importante, ce dernier n’a peut-être pas assez de liens de qualité à son actif pour être considéré comme pertinent par Google, d’autant plus si il a été créé récemment. N’hésitez donc pas à comparer le nombre de liens pointant vers votre site avec celui des autres sites concurrents présents dans la première page sur les principales expressions que vous travaillez. Les sites présents en première page possèdent plus de 200 domaines référents alors que le votre n’en a que 50 ? Vous savez alors ce qu’il vous reste à faire (à condition évidemment de créer des liens de qualité…) ! Ces traces semblent bien grandes pour être celles d’un pingouin…mais que l’on se rassure, Google n’a pas encore inventé « l’algorithme Yéti ». Les liens ne sont toutefois pas les seuls à jouer un rôle important dans le référencement : ainsi, le problème peut également se trouver à l’intérieur même de votre site : peut-être n’est il pas suffisamment bien optimisé pour le référencement ? Essayez alors de chercher d’autres pistes, qui pourront notamment vous mener au Panda si le contenu de votre site n’est que très rarement mis à jour, ou jugé non-pertinent et mal vu par Google (contenu dupliqué interne ou externe, contenu caché…).

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