Quand l’A/B testing menace le SEO : étude de cas
Faire de l’A/B testing peut-il impacter le référencement naturel ?
A l’origine de cet article, une petite frayeur qui a attiré notre attention sur la pratique de l’A/B testing. Moyen bien pratique de tester des variantes d’un site pour en améliorer l’UX, pourrait-il avoir une mauvaise influence sur le SEO ?
Il s’avère, en réalité, que le revers de la médaille se ressent surtout en cas de mauvaise pratique…
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Les bonnes pratiques SEO en cas d’A/B TestingLe contexte : une perte de position soudaine
Pour mieux comprendre notre conclusion, remettons les choses dans leur contexte. L’alerte a été donnée par une baisse de position dans les SERP. Le site concerné, premier sur une requête assez concurrentielle, s’est brutalement retrouvé en deuxième page.
Pis encore, son comportement dans les pages de résultats était pour le moins déroutant. Parfois en 5e position, parfois en 2e page, et parfois positionné sur une page de destination différente de celle normalement en 1ère place sur Google. Le tout sur une période de quelques heures.
Si sur une requête concurrentielle, une modification des positions n’a rien d’anormale, c’est bien ce comportement peu banal et très soudain qui a mobilisé notre attention.
Premier réflexe : vérifier l’environnement du site
En cas de chute de positions anormale, il est important de rapidement vérifier quelques critères prioritaires :
- modifications on-site : le site a-t-il été modifié ? est-il encore accessible ? une mauvaise action pourrait expliquer le déclassement. Dans notre cas, rien à signaler.
- évolution du netlinking : le nombre de liens entrants a-t-il augmenté ou baissé ? ce qui pourrait expliquer la situation, mais là encore, aucun souci.
- évolution des SERP : des concurrents ont-ils doublé le site ? une vague d’articles d’actualités le dépassent-il ? le site ne répond-il plus aux attentes de Google sur cette requête ? ce n’était toujours pas la cause ce jour-là…
L’élément révélateur fut finalement le fait qu’une autre page du site se soit positionnée sur l’expression. Notre attention s’est alors reportée sur l’A/B testing.
L’A/B testing en cause
Le site procédait à de l’A/B testing sur une URL normalement destinée à une landing page AdWords, habituellement bloquée dans le robots.txt. Et c’est finalement là que le problème se trouvait : Google a crawlé la page de test et, confronté au Disallow, l’a logiquement déclassée de la SERP.
Ce qui souligne que, jusqu’à cette date, Google était toujours « tombé » sur la page originale. Et qu’en cas d’A/B testing, il ne faut surtout pas bloquer la version testée du site aux moteurs.
Fin de situation
Une fois le problème isolé, l’A/B test a été coupé, afin de retrouver au plus vite la position perdue. Ce qui ne tarda pas, puisqu’au cours de la même journée, le site s’était à nouveau stabilisé en première position.
Les consignes pour de l’A/B testing SEO friendly
Au cours du Google Hangout du 17 juin, John Mueller a justement rappelé la consigne principale lors d’un A/B test : considérer Google comme un utilisateur normal.
Plus concrètement, il est déconseillé de traiter les robots du moteur différemment, c’est-à-dire en les excluant du test. Bloquer uniquement l’IP de Google alors que tous les visiteurs du site ont un accès libre revient à faire du cloaking. Par contre, si le test est réalisé sur un site français qui bloque de manière générale toute IP américaine, il n’est pas nécessaire de faire une exception pour Google. En résumé, mieux vaut ne pas trop s’occuper de Google…
Il est tout de même préférable de s’en soucier un peu. Google a même publié des recommandations sur le sujet : https://support.google.com/analytics/answer/2613318?hl=fr&ref_topic=1745207
Pour de l’A/B testing dans les règles de l’art, mieux vaut donc :
- placer l’attribut rel=’canonical’ sur la variante de page, celle qui a été modifiée pour le test, vers la page d’origine
- ne pas bloquer son indexation, et ne pas créer des règles spéciales pour les robots de Google
- en cas de modifications mineures (la couleur d’un bouton, une catchphrase,…), conserver la même URL pour la page originale et sa variante
- pour de l’A/B testing plus conséquent, avoir une URL différente pour la variante et rediriger les visiteurs vers cette dernière via une redirection 302.
Quant aux variantes de pages une fois le test terminé, il faudra les rediriger. En 301 si elles ne serviront plus, en 302 s’il est prévu de les réutiliser pour d’autres tests. Dernier point important à retenir : une phase d’A/B testing n’a pas vocation à s’éterniser. Elle doit être limitée dans le temps et se stopper dès les données fiabilisées.